Un ami malicieux m'a rappelé cette fable de La Fontaine.
Remplacez les "picotins" par le nom de deux simulateurs bien connus et vous aurez les clés de la fable.
La morale reste inchangée.
Il faut savoir rire de tout
(même de soi et parfois je n'échappe pas à la pique moi non plus).
C'est parti : c'est l'histoire de ...
L'Âne de Buridan
L'irrésolution.
IL est des gens que jamais rien n'arrête,
Sur chaque point décidés à l'instant :
Tout au rebours il en est dont la tête
Doute sans cesse et va toujours flottant.
Souvent sur rien leur faible esprit tâtonne :
Pour se résoudre, il leur faut plus d'un an.
A chacun d'eux c'est à bon droit qu'on donne
Le sobriquet d'âne de Buridan.
Cet âne était chez un riche Chanoine,
Où ne manquait ni le foin, ni le grain,
Et cependant au milieu de l'avoine
Il se laissa, dit-on, mourir de faim.
Deux picotins un jour par aventure,
En même-temps lui furent présentés,
De même forme et de même mesure,
Egalement distants des deux côtés.
Par où faut-il, se disait la Bourrique,
Que je commence à gruger, pour le mieux ?
Loin de jouer de ses dents, il s'applique
Uniquement à jouer de ses yeux.
Délibérer est tout ce qu'il sait faire :
N'aura-t-il pas enfin recours au sort ?
Oh ! vraiment non : tandis qu'il délibère,
D'épuisement il tombe roide mort.