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Convoyage (XI) : Tu me fends le Cuers


Trespassers

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Résumé des épisodes précédents :

Chris, un riche ami américain, m'a demandé de lui convoyer son Bonanza de Sion à Grenoble, où je devais le retrouver et récupérer un PA28 à ramener en Suisse. Arrivé à Grenoble, cependant, c'est sa copine Sophie qui m'accueille. Chris m’a laissé un mot me demandant de conduire Sophie à Barcelonnette à bord du PA28, pendant que lui ferait escale à Sisteron pour me préparer une surprise. Sans nouvelles de Chris, je décide de le rejoindre à Sisteron de bon matin. Hélas ! arrivé sur place, je trouve l’aérodrome désert et un message de Chris sur ma boîte vocale, m’invitant à le rejoindre à Cannes, à l’hôtel Martinez, où je finis enfin par le retrouver. La surprise s’avère de taille puisque Chris m’offre ni plus ni moins que la conversion sur Spitfire en compagnie d’Eric, pendant que lui ira traiter ses affaires en Corse. Une fois la formation terminée, je récupère un Robin pour rejoindre Chris sur l’Île de Beauté. Après une traversée éprouvante jusqu’à Calvi, j’arrive chez Chris le soir même à Propriano. Le lendemain, je décide de rendre visite à mon amie Tania à Corte, avant de retrouver Chris en début d’après-midi à Solenzara, où une surprise m’attend. En fait de surprise, Chris s’est acheté un Spitfire et me propose de l’essayer en m’offrant un vol merveilleux au-dessus de la Corse. Rentré le soir à Corte, je constate que j’ai un message de mon chef sur ma boite vocale.

 

****

 

Épisode XI : Tu me fends le Cuers

 

Dans son message, mon chef me demande quand je rentre en Suisse, car lundi il faudrait que je me rende chez un client près de Toulon et il me propose de le rappeler dès que possible. Vu l’heure, je décide d’aller me coucher.

 

Au réveil, en voyant la flotte tomber, Tania et moi sommes bien forcés de renoncer à la course en montagne que nous avions prévue. Pire, j’espère que le meeting de Solenzara ne prendra pas l’eau…

 

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Bon, il s’agit maintenant pour moi de prévoir mon retour. Coups de biniou au patron d’abord, puis à Chris, consultation des prévisions météo, des horaires d’avion, puis rappel du patron.

Pour faire court, voici ce que nous décidons : si le temps se lève demain comme l’annoncent les prévisions, je partirai en Robin pour Toulon, où je retrouverai un de nos gars qui est sur place. Sinon, je prendrai lundi un vol pour Marseille et louerai une chignole là-bas pour me rendre chez le client. Le tout aux frais de la boite, bien entendu.

 

Sur ces entrefaites, je vais chercher du pain, des croissants et la feuille de chou locale. Le temps s’annonçant pourri pour la journée, rien ne sert de se bousculer. Les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent : Tania me dit qu’elle voudrait, si je le permettais, déjeuner en paix… puis nous mettons la journée à profit pour m’acheter des fringues, histoire de ne pas être pris pour un clodo lundi chez mon client. De retour à la maison, j’étudie les plans de vol pour le lendemain. Au vu de la localisation de mon client dans la région de Toulon, l’idéal est encore de poser à Cuers (Pierrefeu), déroutage possible vers Le Luc, voire Le Castellet. Plan B : un billet Bastia – Marseille demain après-midi, puis voiture de location, mais Chris se retrouverait avec un Robin sur les bras...

 

Le soir venu, j’invite Tania dans un petit resto où l’on sert une pulenda accompagnée de figatellu grillé au feu de bois. Le patron propose un rouge local un peu rustique, bien agréable – on tape dedans avec générosité pendant que Max, en parfait gentledog, regarde 30 millions d’amis à la maison. Dehors, le ciel d’orage à cheval sur les toits, un vrai tonnerre de Brest avec des cris de putois, allume ses feux d’artifice. Mais le patron est catégorique : demain, le beau temps revient.

 

Effectivement, le lendemain, un vent frais chasse les nuages…

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La météo indique un mistral de 15 à 20 kts de Marseille à Nice. Mis à part ce vent, qui plus est contraire pour l’essentiel du trajet, les conditions sont plutôt favorables pour la traversée, avec une bonne visibilité et une couverture éparse.

 

Je décide donc de préparer l’avion…

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…pendant qu’au loin Jupiter va se faire entendre ailleurs

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Plan de vol déposé en bonnet haut de forme, coup de grelot à Chris pour lui annoncer mes intentions, puis avec mon collègue qui est à Toulon, pour qu’il vienne me chercher à l’arrivée.

 

Après quoi, je monte à bord.

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Aligné… mise des gaz.

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Et c’est parti !

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Dernier regard à la piste en quittant le circuit.

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Ciao Tania ! À bientôt, je l’espère…

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La vallée du Golo, avec la N193 qui descend vers Bastia.

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On retrouve le Golfe de St-Florent. Quelques nuages s’accrochent au Cap Corse…

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Saint-Florent.

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Et me voici au Col de Teghime… je m’annonce au point de report November Whisky.

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C’est parti pour la traversée : NORKA, GURPA, MERLU, LERMA et STP. Le contrôle m’autorise le FL65.

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J’essuie quelques gouttes de pluie… rien de bien grave.

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Je dois me frayer un chemin entre les nuages, je me fais un peu bousculer pour garder ma route, mais ça va.

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Mmmh, celui-là, je vais le contourner…

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Le mistral fait son effet, voilà la côte toute propre…

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...et me voici débarrassé des nuages.

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Point de report MERLU.

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Les derniers nuages sont chassés à l’horizon.

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La presqu’île de Saint-Tropez.

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Juste en dessous, le Cap Camarat avec son phare, puis le Cap Taillat et, derrière, le Cap Lardier.

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La Baie de Cavalaire.

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La Môle et le barrage de la Verne. Je reçois l’autorisation d’entrer dans l’espace R95B pour la descente.

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L’Île du Levant et Port Cros.

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Le Massif des Maures.

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La piste de Cuers en visuel, verticale de Collobrières, je suis autorisé pour l’espace R64B et une approche directe sur la 29.

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Je rappelle en finale. Autorisé à atterrir, je ne suis pas seul dans le circuit

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Et c’est posé !

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Piste dégagée. Là-haut, Foxtrot Alpha Charlie est déjà reparti pour un tour de manège.

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Le Robin est parqué. Je profite d’aérer un peu l’habitacle en attendant mon collègue.

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Le temps d’envoyer des messages à Tania et à Chris pour leur annoncer mon arrivée sain et sauf (et non « pain et pâte » comme l’écrit le stupide téléphone), voici déjà Damien qui se ramène. Lui, c’est un vendeur, Dieu sait encore quels miracles il aura promis à notre client, à moi ensuite de me débrouiller pour les réaliser avec le sourire…

 

Mais ça, vous le saurez en lisant Convoyage XII.

(à suivre)

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Bonsoir Mr TRESPASSERS

merci pour cette suite fantastique du feuilleton, plein de fraicheur et d'originalité, qui réguliérement vient ponctuer la morosité croissante de ce forum... :wink: , en révélant les possibilités incommensurables de notre cher FS9 ( loin d'être détrôné par sa descendance) et des formidables compléments produits par France VFR.

Encore bravo et vivement le prochain épisode.

mad

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