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Chaud comme la Breizh (VI) : Les Vieux de la Vieille.


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Résumé des épisodes précédents :

Tandis que j’improvisais deux semaines de vacances en hésitant sur l’orientation à leur donner, Chris – un riche ami américain – me téléphone pour me demander un coup de main au sujet d’un film qu’il est en train de tourner au bord de la mer. En moins de temps qu’il n’en faut à une contractuelle pour mettre un PV sur ta bagnole, je me retrouve comme passager de luxe à bord d'un jet privé en route pour Rennes, où l’avion finit par me déposer sous une pluie battante. Sitôt allumé, mon téléphone sonne : c’est Chris qui me demande de remplacer le pilote, malade, de son Spitfire pour un tournage. La première scène se déroule au Mont St-Michel, au cours de laquelle un problème de moteur me force à poser à Avranches pour réparer. Coup de théâtre ! Michel, notre mécano disparaît, ne laissant aucune autre trace derrière lui qu’une inscription mystérieuse : LCL qui serait la Ligue du Chouchen Libre. Après avoir rangé le Spit à l’abri d’un hangar, je rentre à Rennes, d’où l’on décide que je pars pour Belle-Île à bord d’un PA-28 loué, histoire de retrouver un certain M. Le Kerbach, un collectionneur avec qui Michel avait pris contact pour se procurer la pièce permettant de réparer le Spitfire. Arrivé sur place, je constate que M. Le Kerbach a disparu, lui aussi. La seule piste que l’on ait m’entraîne à Quimper, sur les traces de la Ligue du Chouchen Libre et d’un curieux personnage appelé « la Flèche », qui me met en garde de façon singulière avant de s’éclipser sans donner de précisions. Conscient qu'il se trame quelque chose de louche derrière la LCL, je cherche alors à en rencontrer le président, un excentrique se faisant appeler l'Ankou. Je mets le cap sur Ouessant, où Chris pense que je peux le trouver. À l'aérodrome, Sylvie, une habitante de la petite île, m'indique la maison de l'obscur personnage.

 

****

 

Épisode VI : Les Vieux de la Vieille.

 

Je me revois, gamin, en vacances chez mon grand-père. Avec mes frères et soeurs, nous allions souvent nous promener à cette vieille ferme, un peu plus haut. Une des nombreuses attractions, c'était la porcherie, où nous entrions triomphalement alors que les porcs nous faisaient une fête pas possible, persuadés que nous étions là pour leur servir la bou-bouffe tant attendue. Nous, on appelait ça le « concert de Mozart », et nous arpentions l'allée centrale en gesticulant comme des chefs d'orchestre, complimentant tel soliste particulièrement en forme, grondant un autre plus paresseux. Mais là, j'ai mal au bras, je n'arrive pas à diriger le philharmonique des cochons...

Parfois, le fermier nous laissait l'aider à préparer leur nourriture, une sorte de soupe à base de tous les restes de la ferme, mélangés avec de l'eau dans un vieux tonneau métallique. Le fermier actionnait le mélangeur, et moi je mettais de vieilles pommes trop blettes pour être vendues. Il faudrait mettre les pommes... mais j'ai mal au bras, je n'arrive pas... et les porcs s'impatientent !

 

J'émerge enfin... Les cris des bêtes n'ont pas cessé, au contraire, j'ai l'impression qu'il y en a mille. Et cette odeur caractéristique : pas de doute, je suis dans une porcherie, mais couché à même le sol froid d'une petite pièce, dans la pénombre, les mains liées dans le dos et l'épaule droite complètement endolorie. D'un effort, je me tourne pour soulager mon épaule, ça va mieux... mais qu'est-ce que je fais là ? Houlà, ma tête me fait mal... Bon sang, que s'est-il passé ? Je me souviens être entré chez l'Ankou, un personnage maigre, sec, avec de longs cheveux gris, sales, et des yeux vides... Il m'a servi un café, certainement drogué, très mauvais en tout cas, puis... plus rien.

 

Je distingue dans un coin un vieux crochet métallique. À force de contorsions, je m'y traîne et parviens à y détendre suffisamment mes liens pour me libérer les mains. Voilà qui va tout de suite mieux. À côté, à entendre le bruit, on est certainement en train de s'occuper des porcs – s'agit de ne pas moisir ici. Je fouille mes poches : vides, naturellement. J'entrouvre la porte de la petite pièce où j'étais séquestré, Cela donne sur un bureau vitré surplombant une vaste porcherie, séparée par une cloison d'une sorte de laboratoire de chimie avec de gigantesques cuves dans le fond. Il n'y a personne dans l'office, je m'accroupis pour que les deux fermiers qui s'activent en bas ne puissent me voir. Je vais vers le bureau et ouvre tous les tiroirs les uns après les autres. Bingo ! voilà mon portefeuille et mon téléphone - mort, plus de batteries évidemment, il était déjà faible avant de quitter Quimper, alors forcément...

Il y a des livres de comptabilité, je les parcours, mais n'y comprends rien, on dirait que c’est codé. Un calendrier avec une image impressionnante d'un chalutier dans la tempête. Je ne peux m'empêcher de regarder l'image de plus près quand, soudain, un flash se fait dans ma tête. Bon sang, quel imbécile, mais c'est bien sûr ! Pas le temps de t'expliquer, voilà un camion citerne, avec un logo que j'ai déjà vu quelque part, qui vient se présenter vers les cuves : dans pas longtemps il va y avoir du monde dans le bureau, je ferrais mieux de décamper fissa.

 

 

Je sors dans la nuit fraîche et fonce vers l'arrière du bâtiment.

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Ils ne vont pas tarder à se rendre compte de ma disparition, alors je cours devant moi, à travers champs, tandis que l'aube se lève tranquillement. J'ignore totalement où je me trouve, assurément plus à Ouessant, d'après la configuration du terrain.

 

 

Après une heure d'errance au hasard des lisières de forêt, évitant les routes, je tombe soudain sur un étrange monolithe. Pas de doute, je le reconnais !

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Je sais enfin où je suis, et je respire ! Mais ce menhir est loin d'Ouessant et de la maison de l'Ankou. Comment diable suis-je arrivé ici ? Toujours est-il qu'il n'y a pas un instant à perdre : je dois libérer Michel, le mécano du Spit. Et j'ai ma petite idée où le chercher. Comment ? vous ne suivez pas ? C'est pourtant simple, mais avant tout chose, il me faut un moyen de locomotion pour m'y rendre. Il y a un terrain ULM pas loin, depuis où je me trouve, je n'ai qu'à marcher tout droit vers l'ouest, je vais aller tenter ma chance là-bas.

 

 

Avec le soleil qui se lève sur la Bretagne, pas besoin de boussole : en route !

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Restant à couvert sous les branches, j'étudie les lieux : il y a un ULM tout près...

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Il y a des gens plus loin. Je rampe tant bien que mal vers l'appareil. Le pilote a laissé son casque et sa veste sur le siège. Le moulin est chaud, il a tourné ce matin. Le gars doit être en train de prendre le café là-bas, en discutant avec les autres personnes. Je me risque à mettre le contact : la chance me sourit : les bidons sont pleins de jus ! Allons, il n'y a pas un instant à perdre : j'enfile le casque et la veste, puis tire sur la corde de starter...

 

 

Le moteur de la tondeuse part du premier coup, je saute à bord...

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...et mets les gaz vers la piste, avant que le propriétaire de l'engin n'ait le temps de réagir.

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Plus ou moins aligné, je mets pleine puissance : houlà, ça décolle vite ! Désolé mon gars, pas le temps de t'expliquer mais c'est pour la bonne cause...

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Bon, c'est parti. Tant que je ça vole, le pilotage de l'engin est assez intuitif.

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Je sais, c'est pas très sympa pour le proprio de lui chourer son moustique. J'espère en tout cas réussir à le lui rendre en bon état.

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Pour l'heure, je mets le cap sur la mer et, à l'horizon, la Pointe du Raz.

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J'entame la traversée en passant au travers de Brest et de son goulet.

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Je contrôle les instruments : tout est en ordre !

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Il y a du trafic maritime : c'est toujours bon à savoir, en cas de panne...

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Tandis que je zigzague de bateau...

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... en bateau...

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... contrôlant et recontrôlant mes instruments...

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...je profite de la traversée pour vous mettre quand même un peu au parfum.

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Quand j'ai rencontré La Flèche – personnage très certainement trempé jusqu'au cou dans cette affaire – j'ai pu surprendre des bribes de conversation téléphonique où j’ai compris sur le moment qu’il était question d’une vieille dame (cf. Chaud comme la Breizh (IV) : On joue à Quimper gagne). Or, dans la porcherie, c’est en voyant une image d’un chalutier maltraité par la houle devant le phare de La Vieille que j’ai réalisé mon erreur : c’est moi qui ai interprété qu’il s’agissait d’une dame, mais La Flèche n’a parlé que de « la vieille »… ou de « La Vieille » !

Or, c’est justement sur le phare de La Vieille que j’ai eu l’impression de voir briller quelque chose lorsque j’ai traversé de Quimper à Ouessant (cf. Chaud comme la Breizh (V) : Café Ouessant).

C’est tordu, je l’admets, mais il n’en faut pas moins pour que mon instinct me dise que c’est là qu’il faut chercher.

 

 

On cause, on cause, mais voilà déjà la Pointe du Raz…

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…et au bout le phare de La Vieille.

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Allons voir de plus près…

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Bingo ! Il y a du monde et ils me font des signes !

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Il faut poser. On va choisir la petite plage dans la bien nommée Baie des Trépassés…

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J’effectue un passage de reconnaissance : ça fera l’affaire !

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Et je viens me présenter avec un peu de vent de travers.

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Posé, pas cassé, ouf !

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Pas une minute à perdre, je choisis un bateau suffisamment puissant, amarré près de la plage.

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Les moteurs démarrent facilement…

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…et je mets pleins gaz vers le phare.

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Voilà le vénérable édifice. Apparemment, il y a 3 personnes, qui sont-elles ?

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Il va s’agir d’accoster sans fracasser le bateau, mais ça bouge beaucoup.

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… sous une pluie d’embruns, je sors les barbatages, c’est mieux que rien.

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Grâce à la puissance des moteurs, je parviens tant bien que mal à diriger le bateau jusqu’au point d’amarrage.

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Qui sont les trois personnes faisant des signes sur le phare ? Y a-t-il Michel parmi eux ? Vais-je réussir à les récupérer ? Vous le saurez en lisant Chaud comme la Breizh VII.

(à suivre)

 

 

Softs et compléments utilisés :

- MS FSX (SP1 puis SP2)

- ActiveSky (ciel et nuages)

- REX (texture d'eau uniquement)

- FranceVFR Bretagne X

- Les Phares de Bretagne (FSX) d'ALROCREATION

- Complément OSP Ouessant v5.0 par etien

- Bonus pour Ar-Men et La Vieille par michel78320

- Riva Aquarama (FSX) par Mitsuya Hamagushi

 

Captures d'écran non retouchées, sauf réduction du format et filtrage pour compenser les pertes.

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Hello,

 

Merci pour les compliments !

 

Pour REX, c'est naturellement ici-même qu'il fallait le siffler, si l'on veut qu'il rapporte la ba-balle :

http://www.francevfr.com/forum/viewtopi ... hlight=rex

 

...ou sa pa-page : http://www.realenvironmentxtreme.com/

 

Le programme offre beaucoup plus que de l'eau, mais pour l'instant, je n'utilise que les textures d'eau.

À noter que sur les rives, les restes de "bleu" laissés au détourage des photos font parfois un effet huileux moins agréable... Cela se voit moins si on utilise des textures d'eau plus bleues...

 

A+

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Bonsoir,

 

D'abord un grand bravo pour "le travail" d'Antoine...Vraiment magnifique ! :D:D:D

 

Impatient, pris par le récit...j'ai voulu essayer d'en savoir plus...:-)

(avec FS9) :wink:

 

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Malgré l'assistance à l'accostage, impossible de débarquer ! :D

 

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Abandon pour aujourd'hui et retour avant la nuit complète. :cry:

 

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Saisie d'écran retouchée avec filtre "flou gaussien"

 

Ce sera peut être pour demain ?

Merci Antoine de nous donner envie de faire de belaux vols... :D

A+

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